En Vrac & sans Trac

textes & photos : ©RichardB

Shortédition – Grand prix hiver 2017

Grand prix hiver 2017

Autoportrait d’un inconnu

ma nouvelle primée

2016 Posted by | Oh ! moi, ce que j'en dis.... | 4 commentaires

La musique classique

Un vrai régal de pédagogie culturelle. Devrait être obligatoire dans les collèges !

2016 Posted by | Oh ! moi, ce que j'en dis.... | Un commentaire

Gravity, film et… nouvelle ?

La bande-annonce de Gravity, le dernier film de Clooney (et la ravissante Sandra Bullock) me fait penser à une nouvelle écrite par votre serviteur, il y a quelques années. Faudrait peut-être que je téléphone à Hollywood pour les éventuelles royalties. La voici en réédition spéciale ci-dessous.

Allez voir le film et dites moi si j’attaque ou pas. Que la force soit avec vous.

Nouvelle – ©RichardB

1-IMG_0848Voilà, je suis seul. Comme personne ne l’a jamais été. Sauf Adam, peut-être, au début. Et encore, lui ne savait pas que la solitude existait. Depuis, l’homme a toujours eu des problèmes avec la solitude. Il la fuit sans cesse ou la recherche désespérément. Être ou ne pas être… seul.

Moi, je n’ai pas eu le choix, je suis le nouvel Adam, mais sans pomme pour sauver ma solitude en chargeant l’humanité de remords. Un signe, une parole pourraient inverser cette fatalité, comme dans le Jardin ? Mais je ne suis pas croyant, alors point de salut miracle. Amarres rompues, liaison coupée. Perdu de vue, sans nouvelles. A la dérive l’Adam, pour le restant de ses jours. Seul… Déjà dit ! Je répète mes mots mais les choses se répètent au royaume de la solitude. Et le temps est long. En fait, ce n’est pas un royaume, même pas un no man’s land… puisque j’y suis. Ce n’est même pas un endroit, car on n’y est jamais au même… endroit. Je n’ai pas froid, je n’ai pas chaud, je suis bien protégé, je n’ai pas faim, ni soif non plus. Tout est prévu ici. Même pas de déprime, les perfusions calmantes, ça sert à quoi ?
Alors, je profite de ma solitude. Pleinement. Dans la vie d’un homme il existe des moments privilégiés qu’il ne lui faut pas rater. C’en est un pour moi, je vais enfin pouvoir regarder l’existence dans le fond des yeux, jusqu’au bout de son univers, en toute quiétude, sans pollution extérieure, sans alibis inventés, sans aléas qui fabriquent les alibis. Seul, face à… rien. Rien entre Ça et moi. Il y a une forme de sublime dans la solitude extrême, la vérité n’a plus à se travestir. Bien, bon, beau, morale, amour, art, tous ces vêtements de l’humanité… dans le panier à linge de la solitude !
Comme vous certainement, j’avais déjà croisé la solitude. Enfant perdu en forêt, amant rejeté par une femme, complice trahi par l’amitié, homme trompé par ses convictions. Les convictions, oui, car elles ne vieillissent pas toujours en phase avec le monde, vous abandonnant souvent en compagnie de leur désastreuse certitude. Celle de n’être jamais seul.
J’avais déjà croisé la solitude. Mais je n’avais encore jamais eu l’opportunité de penser à l’idée elle-même. Est-ce la même affaire qui isole un être dans le tumulte d’une société où il n’a plus sa place, ou bien qui le rejette dans un espace sans autres, le regard égaré vers un mieux qui n’existe pas ? Solitude en cité ou solitude en désert. L’une alliée à la schizophrénie, l’autre au mysticisme. Pas de génération spontanée, sauf pour Adam. La solitude est toujours enfant du désir de l’homme… ou de son rejet. C’est son référent.
De quoi parle-t-il ? pensez-vous. Son isolement lui monte à la tête, il devient fou ! Oui, vous avez raison je vais le devenir, c’est la suite inéluctable de mon histoire. Mais pas maintenant, attendez, j’ai assez d’air pour philosopher quelques lignes encore. On me le doit, c’est tout ce qui me reste, tout ce qui m’appartient… cette solitude. Et je la veux grande, la plus grande, la plus intense jamais vécue par un homme. Adam, pauvre solitaire de seconde division, je vais te dépasser dans l’histoire de l’univers, tu ne seras plus l’un en la matière. La folie, disiez-vous ? la folie, seule issue ? Peut-être, mais avez-vous pensé au suicide ? Encore faut-il avoir la volonté de cet acte suprême anti-solitude. Beaucoup l’ont eu ce lâche courage. Moi, je n’y pense même pas, je suis trop bien. D’ailleurs, je ne pourrai pas y arriver, je n’ai aucun moyen matériel de passer à l’acte. Si ce n’est de cesser de respirer. Mais essayez, vous verrez, c’est impossible. La vie, cette formidable machinerie, accroche à vos poumons ses atomes d’oxygène, règle son débit sans tenir compte de vos aspirations. Cette vie a un instinct de survie trop développé pour vous laisser la maîtrise du choix. Alors, il faut attendre, la fin de la bouteille d’oxygène.

Comment puis-je être assuré d’être si seul ? Il y a peut-être quelqu’un qui peut m’aider, me secourir, essuyer les larmes de désespoir que je n’ai pas encore libérées, quelqu’un pour me tendre la main, arrêter cette errance qui s’annonce éternelle. Vous en voulez encore des clichés ? J’ai tout mon temps pour vous en proposer… Non ! Je le dis bien haut, pour moi tout seul, personne ne peut m’aider ! Ils sont tous trop loin de moi. Aussi assurés de leur impuissance que je le suis de leur non venue. Et si aucun scientifique ne peut empêcher ma solitude, aucun psy ne pourrait en atténuer ses effets. Elle est mon problème. A jamais. Enfin, pour quelques temps encore.
Mais je m’éloigne trop de mon sujet. Adieu ! à vous tous.
Votre Adam.

CaptureLe 13 février 2100, la N&ESA a diffusé un communiqué signalant un accident gravissime sur la station de recherche de vie extra-terrestre, Solitude II. Cet épisode dramatique dans la quête menée avec acharnement par l’humanité pour rompre son isolement dans l’univers a causé la disparition du spationaute Adam B, alors qu’il effectuait une sortie en scaphandre, aux alentours de l’étoile 123WX. Adam B est le premier voyageur porté disparu dans le cosmos. ©RichardB

2013 Posted by | CinéCinoche, Mes Nouvelles | 5 commentaires

En vrac, pour se gratter un peu la tête, pendant que l’hiver fait la peau du printemps

©RichardB

– Les opérateurs de téléphonie auraient empêché la recherche sur la télépathie. Qu’en pensez-vous ?
Paris Trocadéro maison de l Architecture ©RichardB

– 21 grammes, le poids libéré par l’âme en quittant le corps, paraît-il. Le poids de la mort ? Comment une telle légèreté peut elle autant peser sur la douleur qu’elle occasionne ? Le poids de l’amour peut-être ?

625879869– Ce sont des féministes qui auraient inventé les verres progressifs, juste pour ennuyer les hommes qui regardent les femmes du coin de l’œil.

– L’avenir de l’homme : la fomme ? ©RichardB

– Fini ! par décret présidentiel, dans les banlieues, on ne pourra plus s’écrier  » P….. de sa r… !   » Ouf ! vivement le retour de l’imparfait du subjonctif dans le 93.

_Boilly_expressionS– Condamné pour vrai et usage de vrai, ça existe ça ?
Oui ? alors tous acquittés à l’Assemblée nationale !

la-creation-de-l-homme-chagall

– Bernard Grasset a dit : le propre de la rapidité, c’est l’imparfait.
Six jours ! On comprend tout désormais, pauvres hommes !

quentinmetsysrd4– Méfiez-vous du laid, car il est souvent définitif.
Méfiez-vous du beau, car il est toujours provisoire.

– Le philosophe est arpenteur du pourquoi,
l’historien, graveur du comment,
le poète, chercheur du
et le fonctionnaire, métreur du quand

©RichardB

2013 Posted by | Oh ! moi, ce que j'en dis.... | 2 commentaires

Hong Kong « monstre sacré de l’univers »

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« Hong-Kong, monstre sacré de l’univers« . 
En chinois, Hong-Kong signifie « Havre embaumé » ou port des parfums. Sa création et son essor reposent sur l’un des fléaux du dix-neuvième siècle, 
l’opium – la boue étrangère, nom donné par les chinois à cette drogue – et le traité qui suivit les guerres pour son commerce entre Chine et Angleterre.

Avant de partir en voyage dans un pays de légende, il faut lire les écrivains reporters qui vous y ont précédé. Henri de Monfreid dans la corne de l’Afrique, Rudyard Kipling en Inde, Jack London dans le Grand Nord. Et bien sûr Joseph Kessel dans les contrées asiatiques. A votre retour, il faut lire les mêmes, pour caler l’émerveillement de vos découvertes visuelles sur leurs mots et mêler leurs ressentis avec les émotions qui vous ont envahi tout au long de votre voyage.
Hong-Kong, vue du PeakEn 2009, j’ai visité Hong Kong avec dans mes bagages les souvenirs du reporter-écrivain Kessel. Voici quelques extraits de sa prose de grand voyageur, modestement accompagnés de photos personnelles de la mythique ville, redevenue chinoise à part entière depuis 1997.

Port de Hong KongHong-Kong - port de brume 21« Ainsi à travers les paquebots, les canots, les cargos, les vedettes, les transbordeurs massifs, les vagues, les brises et les jonques, le ferry approche de Hong-Kong. La foule qu’il porte se met en mouvement. Sur le quai bougent et crient d’autres foules. Les rues qui gravissent le roc abrupt sur lequel est bâtie la ville ne sont qu’un fourmillement humain. »

Port d'Aberdeen Hong-Kong - retour de pêcheAberdeen Hong-Kong retour de pêche1« …ces barques des mers de Chine dépassant toutes les autres en mythe de pouvoir et d’évasion. »

Hong-Kong, les rues« les coolies trébuchent sous le balancier ou ahanent sous les fardeaux pesants, que les rikshaws à poitrine creuse s’essoufflent entre les brancards de leur voiture ? ou repose entre les coussins un gros marchand.« 

 » Et sans doute, dans un lieu comme Hong-Kong, placé au seuil de la Chine communiste, carrefour de tous les océans et de tous les trafics, beaucoup parmi les hommes blancs ont un passé, un relief, un pittoresque singuliers. Il suffirait de quelques-uns que j’ai approchés pour peupler un livre. »

Le Hong-Kong du vingt et unième siècle ne ressemble plus beaucoup à celui de Kessel. Mais dans certains quartiers, on retrouve encore ce sentiment qu’a éprouvé le grand reporter devant les banques qui se dressent comme des temples ou les bâtiments à colonnades et frontons surannés qui abritent les administrations, ce sentiment de se trouver au coeur de l’époque victorienne. Hong-Kong, ancienne colonie de la Couronne, comptoir gigantesque qui a su absorber sans désordre ni famine deux millions de réfugiés et les soumettre à sa loi, à son ordre.

Hong-Kong et Macao. J. Kessel. Ed. Folio. 

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Rues de Canton - transport équilibréphotos ©RichardB

2013 Posted by | LivresLus | Laisser un commentaire

Jeanne Vaschetto, artiste peintre

C’est toujours un grand plaisir de présenter une camarade artiste. Et bien voilà, en ce « premier beau jour de printemps », admirez la palette de Jeanne Vaschetto sur son nouveau site. Et dans les galeries qui l’exposeront.

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2013 Posted by | Oh ! moi, ce que j'en dis.... | Laisser un commentaire

Un grand moment de théâtre

Un extrait (et quel extrait !) de ART, pièce de Yasmina Reza,

avec les trois remarquables comédiens Pierre Arditi, Fabrice Luchini et Pierre Vaneck.

2013 Posted by | Oh ! moi | Un commentaire

Trouvez-vous normal que…

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Trouvez-vous normal que… seuls, deux petits pays d’Amérique du Sud soient privés d’accès aux océans qui bordent le continent ? En effet, pas de ports ni de marine nationale (quoique), pas de plages ni de surf, pas de brise de mer ni de hautes marées pour le Paraguay et surtout pour la Bolivie pourtant si proche du Pacifique. Allons, Péruviens et Chiliens, un petit effort, offrez donc un couloir maritime à vos voisins, donnez-leur accès au commerce maritime et aux joies des batailles navales. téléchargementimagesLeurs voisines de l’Est, Brésiliennes et Argentines, sont quant à elles disposées à offrir leurs plus beaux maillots de sable chaud pour le grand plaisir de leurs gauchos.

Drapeau France Coq Football

Trouvez-vous normal que… l’on nous bassine sans cesse depuis des lustres pour savoir qui de la poule ou de l’œuf est arrivé en premier ? Alors que la réponse est si évidente, c’est le coq !

Trouvez-vous normal que… certaines personnes, dont beaucoup de journalistes, alourdissent notre déjà pesant quotidien avec le trois fois redondant pléonasme  : au jour d’aujourd’hui ? Est-ce pour accentuer le catastrophisme ambiant qui accable notre pays en ces terribles jours de crise ? Pensez donc : au jour, ça va pas ! d’aujour, pas mieux là ! d’hui, on vous l’avait bien dit, trois fois foutus vous êtes. As of the day today !

Trouvez-vous normal que… nous portions tous fièrement des jeans fabriqués au Bangladesh ? Non, certainement, mais que faire ?

Trouvez-vous normal que… nous, assidus téléspectateurs sportifs, supportions chaque année cette inquiétante recrudescence d’insupportables cris de femmes en furie, en nage et en jupette ?

2013 Posted by | Oh ! moi | 4 commentaires

Le vrac du jour

En vrac et sans trac, voici quelques petites réflexions personnelles, à lire au premier degré. Ou au douzième, ça, vous voyez avec vous-même. Elles sont souvent issues d’une actualité récente, parfaits exemples d’associations d’idées gratuites en émergences nocturnes. Elles ne se sont que mèches et pas dynamite. D’ailleurs, je ne suis toujours pas d’accord avec moi-même quant à leur qualité intellectuelle, leur caution morale voire leur simple intérêt de parution. M’enfin, faut bien remplir d’encre l’espace libéré par les pensées qui s’envolent sinon le cerveau n’y trouve plus son compte et se désertifie à grande vitesse.

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– ¤  –

La beauté intérieure de la callipyge n’existe… que de face.

IMG_0130J’aime la chouette, ce charmant petit animal en danger d’extinction, avec ses grands yeux adorables, son balancement délicatement chaloupé, sa triste solitude nocturne. Je hais la maudite chouette du bois voisin qui commence à me les briser menu toutes les nuits avec son hululement infernal. Qu’elle le trouve son hibou chou, et vite !

Certaines personnes ont le sommeil agité, ce qui perturbe un peu leur vie.                     Certaines personnes ont le réveil agité, ce qui perturbe beaucoup la vie des autres.

liseurs entiereSous l’oreiller d’un dormeur, on peut trouver : un mouchoir morveux, un préservatif paré à l’emploi, le dernier manga érotique, quelques économies – plus rare, parfois un doudou d’adulte. Voire même un pic à glace ou un 38 Magnum.
Moi, j’ai un petit dictaphone, qui permet aux saccades de mes nuits de noter quelques pensées très profondes comme :  » Sous l’oreiller d’un dormeur, on peut trouver : un mouchoir morveux, un préservatif paré à l’emploi, le dernier … ».

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Les temps changent. 1968, il est interdit d’interdire !              2013, période d’autorisation d’interdire ? Ou d’interdiction d’autoriser ? Notez la ponctuation prudente, type grand média. Faut pas me faire dire ce que je n’ai pas dit.

En cet intense et si désagréable conflit sur le Mariage pour tous, je ne comprends pas que personne n’y ait pensé. J’ai LA solution : la bigamie. Quoi ! on ne pourrait pas aimer deux personnes et vouloir partager une vie longue et heureuse avec elles ? Certains(es) en aiment bien plusieurs, les uns après les autres ! Et puis les conflits seraient enfin résolus entre les tenants de l’amour libre prôné par les soixante-huittardés et ceux de la position missionaro-procréative ! L’amour serait trois fois plus partagé, telle la volonté du Messie, et la nouvelle communauté ainsi créée, le triouple*, encore plus républicaine puisque un vote serait nécessaire pour trois avis émis.
Les enfants auront papa et maman à gogo et plus besoin de PMA, GPA ou autres pour enfanter. Petit garçon aura un papa pour le sport et un autre pour les devoirs ; petite fille aura une maman cuisine et une autre fashion victim. Maman pourra travailler pendant que maman restera à la maison. Nota : propositions à inverser selon les critères de chacun-chacune et suivant les tendances morales et éducatives… Ouf ! je l’ai échappé belle là !  Problème où achoppe cette lumineuse idée… le nom à attribuer aux enfants. Et le divorce ! qui deviendrait un trivorce* ! Procédure déjà bien compliquée avec un homme et une femme, plus ardue encore avec deux personnes de même sexe ; avec un triouple cela deviendrait un casse-têtes d’école pour notre code civil et les technocrates de Bercy. Pourquoi les Finances ? et bien parce que, au final, tout finit dans la proue du Navire sur Seine. Hétéros, homos, trios, mariés, pacsés, unionistes libres, tous passent à la casserole fiscalisée des asexués de Bercy. Ça n’en deviendra que plus compliqué, mais on aime tant les complications en France. Allez, je vous laisse, mes épouses m’attendent.                             * Nouveaux concepts dont je revendique la création sans certitude d’en être le premier auteur. Les droits d’auteur seront versés directement sur mon compte aux îles Crocodiles, merci.

Agoniser sous les injures, c’est agonir à mort ?

mort de rire !

Avec une longue-vie, voit-on la mort de plus près ?

©RichardB (clic sur photos pour agrandir)

2013 Posted by | Oh ! moi, ce que j'en dis.... | 2 commentaires

Mémo de mes mots aimés – 3

VOYOU

Je n’aime pas trop les voyous, mais j’aime bien le voyou, ce garnement qu’on attrape par les oreilles, cet ado qui ose sa première cuite ; et cet homme qui belmondise les femmes par un ensorcelant  toc toc ! v’là l’amour ! 
Un voyou qui ressemblait à belmondo
mon amour vint à ma rencontre
Et le regard qu’il me jeta
me fit baisser les yeux de honte.    Alcools (1913), Guillaume Apollinaire

Le voyou est quand même bien plus sympathique que ses acolytes d’ombre et de rue. Le coquin n’a pas d’importance, la canaille pas d’honneur, la crapule pas de morale, la fripouille pas de honte et le truand pas de scrupules. Seul le chenapan le rivalise en empathie.

 « Le vent a les yeux d’un voyou et les mains d’un ange. »  Pascal Quignard. 

Le voyou a de la littérature, du cinoche et même de la musique.

Le voyou préfère les voyelles, quatre sur cinq ! Le brigand et le bandit penchent plutôt pour les consonnes. Mais il ne faut pas se tromper, l’encre de leurs exploits se teinte toujours de filouterie, mensonges et tricherie.

1-cahuzacEt la tenue du voyou, qu’est-ce qui la différencie de celle d’un escroc ou d’un tricheur ? le costume et la cravate de ces derniers, surtout en affaires et politique ? Difficile en effet de cravater un voyou en cravate, son tour de cou de prédilection étant surtout col roulé ou chemise grande ouverte ! 

Ma joie serait grande de le pouvoir nommer fripon, fripouille, canaille, crapule, voyou, filou, jolis noms chargés d’évoquer ce que par dérision vous appelez un joli monde. Journal du Voleur (1949) de Jean Genet

mémomesmotsaimésmémomesmotsaimésmémomesmotsaimésmémomesmotsaimés

GRATIFICATIONS

gustave Dorépourboire – cadeau – don – prime – commission – avantage – pot-de-vin – dessous de table – largesse – jetons de présence – stock options – chèque – liquide – enveloppe – mallette – valise – étrenne – faveur – boni –  bonus – arrosage – largesse – bakchich – commission… pfff ! suis épuisé là !

« Pendant que je le pressois inutilement de m’accorder une gratification, il s’avisa d’en proposer une à Platon qui ne l’accepta point. Je dis tout haut : le roi ne risque pas de se ruiner ; il donne à ceux qui refusent, et refuse à ceux qui demandent. » 
Voyage du jeune Anarchasis en Grèce dans le milieu du 4e siècle avant l’ère vulgaire. Abbé jean-Jacques BARTHÉLEMY 1788

 ©RichardB

2013 Posted by | Mémo de mes mots aimés | Laisser un commentaire

Mémo de mes mots aimés – 2

SENTINELLE
route de Barjols VarLa sentinelle est un gardien. Mais ce dernier est ancré au sol, comme ses camarades guetteur, veilleur, factionnaire et tous les nouveaux cerbères, agent de sécurité, vigile et maton. Pensez donc, même la vigie qui tente désespérément de s’élever dans les mâtures, n’atteindra jamais la légèreté de la sentinelle. Car la sentinaile se sait aérienne, elle est ange… gardien.

« D’autres [oiseaux de mer] se cantonnent sur un rescif, et, sentinelles vigilantes, élèvent pendant la nuit une voix lugubre, pour écarter les navigateurs. »   Chateaubriand – Génie du christianisme.

La sentinelle est féminin, tout est satin en elle. C’est une douce veille, ses armes sont vigilance et discrétion. La sentinelle protège, alerte, rassure. Envoyée spéciale d’un homme, d’un roi ou d’un dieu, elle est à l’avant de l’Histoire, croisant  le destin de ceux qui accordent confiance.

« Mais l’iniquité est en sentinelle à la porte de l’abyme, elle n’y laisse entrer que ce qui peut agrandir le royaume de la corruption. »   L’Homme de désir – Louis SAINT-MARTIN 1790.

Un jour peut-être, les hommes enverront des sentinelles dans les galaxies voisines. Au risque de les voir se confronter à d’autres sentinelles, ou de se croire sentinelles du dieu homme.

« Mille flots passeront pour qu’un seul flot surnage.
IMG_0161C’en est fait : un seul homme a, pendant leur sommeil,
des peuples usurpé la place à leur soleil.
Qu’ils dorment ! Pour eux tous, ardente sentinelle,
le jeune consul veille en la cité nouvelle ;
et sur sa mappemonde, armé de son compas,
il débrouille en un jour le chaos des états ;
ou, penché sur son globe, il rapproche à sa guise deux rivages. »
   
Napoléon – Edgar QUINET 1857.

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PORTILLON


352059-gh483391338-620x0-2Petite porte ; donc légère, facile à ouvrir ? Pas si évident, surtout quand tout le monde s’y bouscule ! 

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Parfois même, franchir un portillon c’est un Rubicon quotidien, demandez aux Parisiens si métropolitains ! Et payant ou non, il faut bien le passer ce portillon, élu ou pas.

photo empruntée à : http://bastian.blog.lemonde.fr/files/2007/10/portillon.1192878525.jpgMais tout ça, c’est portillon de ville ! les nôtres à la campagne sont si charmants. On imagine le portillon poussé par le Grand Meaulnes pour retrouver la dame de ses rêves. On pense à celui en bois moussu qui nous sépare du pré boueux des vaches paissant.

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 Plus tard, on imagine notre portillon vaniteux se vouloir portique au bleu du paradis ou même porte noire de l’enfer. 

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2013 Posted by | Mémo de mes mots aimés | Laisser un commentaire

Mémo de mes mots aimés

Beaucoup d’auteurs se sont essayés dans la récolte des mots. Certains en ont fait une analyse psychologique, sociologique ou tout simplement étymologique.  D’autres, tel Bernard Pivot, en ont retenu l’aspect émotionnel, voire passionnel des mots de leur vie. Sartre dit s’être construit en et avec les mots. Perec s’est amusé à les casser, alors qu’un autre prend les mots pour des fenêtres… ou des murs. Jacqueline de Romilly en fait la survie de l’humanité contre le retour de la barbarie. En effet, que devient une belle idée sans mots pour l’exprimer ? La force et la richesse des mots permettent d’offrir à tous les plus belles des pensées humaines. Mais la même force peut se retourner contre la pensée, les mots ne sont plus alors que de pauvres véhicules de haine et de pouvoir.

Mais revenons à l’amour des mots. Comme Pivot, c’est une belle idée que de faire un mini inventaire de ses mots favoris, de ceux qui ont marqué certains moments forts d’une vie, ou bien tout simplement de ceux qui vous « parlent » ; de par leur sonorité ou leur silence, leur brièveté ou leur langueur, leur force ou leur douceur, leur couleur ou leur musicalité. Des mots de sentiment, d’action, de réflexion ou de description ; des mots courts qui claquent, longs qui se traînent, plats qui se confondent, durs qui confondent. Des mots tiroirs ou valises, des mots solitaires ou composés.

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pivot

Je vais m’y atteler de ce pas, au galop même puisque déjà certains mots se bousculent pour être de la fête. Tiens ! un favori, sentinelle ! Allez savoir pourquoi lui ! quelques séances sur un divan pour lui faire avouer ? Pas le temps ! bof ! double tout le monde avec ses trois petites lettres désabusées et son point d’exclamation qui les redynamise. Et déjà le portillon de la liberté des mots s’emballe pour l‘aventure. Tout ça est remarquable, mais quelle mission !

Bon, à mots couverts, je vais laisser mûrir l’idée sur ce Mémo de mes mots aimés. Je reviendrais avant qu’ils ne soient tous rendus obsolètes par les textos, msg, sms et autres gazouillis étranglés de Twitter. ©RichardB

2013 Posted by | LivresLus, Mémo de mes mots aimés | Un commentaire

Vraiment, les politiques nous interjectent !

– Ho ! c’est un vrai scandale !     – Hi ! Hi ! je l’avais déjà dit !    – Ah ! bon !      – Hé ! Hé ! ça va faire des remous !       – Oh oui !       –  Ha ! Ha !  Ha ! quelle déconfiture !         –  Heu ! ben  j’savais pas !         –  Ô rage, ô désespoir !          –   Pôvre France !       – Bof ! 

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Ha !    est particulièrement employé pour exprimer la surprise et l’étonnement.
Ah !    exprime la joie, la douleur, l’admiration, la commisération, l’impatience.
Oh !    s’emploie dans l’exclamation.
Ho !    marque l’étonnement.
Ô !      sert à marquer les autres passions, les autres mouvements de l’âme.
Hé !    sert principalement à appeler.
Eh !    exprime l’admiration, la surprise.
M’enfin ! est un spécial Gaston Lagaffe… repris par certains politiciens particulièrement brillants.
Comment ! Moi mentir ? Jamais !    dernière trilogie à la mode.
Quoi ! on m’aurait trompé !   reprise d’une ancienne interjection qui induisait d’erreur à son insu celui qui la proférait.
Moi ! Moi ! Moi !      Attention danger ! ceci est un faux ami ! Il s’agit d’une anaphore qui veut se faire passer pour une interjection d’espoir. A fuir !

Ici, une récapitulation des interjections françaises, qui généralement précèdent ou suivent les interrogations que les gens du pays se posent, en particulier sur leurs élus.

Oups ! glups ! grrrr ! pas pensé à vous dire que la vidéo dure… une heure. Bof ! ça ou un discours présidentiel !

2013 Posted by | Oh ! moi, ce que j'en dis.... | 2 commentaires

Manuel de l’intrigant

 Avant d’attaquer le Prince de machiavel ou Le Traité de la République de Cicéron, nos candidats-président ont certainement tous lu et relu ce petit texte donnant moult conseils pour gagner une élection. N’étant pas encarté dans un parti politique, aucune chance pour moi d’accéder à un quelconque consulat, avec ou sans le manuel de Quintus. Mais sa lecture est amusante tant, malgré ses plus de deux mille ans d’ancienneté, rien ne paraît avoir changé dans les moeurs politiques de nos « hommes de la Cité ».   Ah ! si, peut-être, on y a ajouté dans nos arènes modernes la complexité féminine, ce que les Grecs et Romains s’étaient bien gardés d’oser, les couards !

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 C’est presque chaque jour qu’il te faut, en descendant au Forum, méditer ces pensées : je suis un homme nouveau, je brigue le consulat, ma cité est Rome. Quintus Tullius Cicero incitait-il son frère à envisager son avenir politique chaque matin… en se rasant ? 

Militaire et écrivain romain, il est le frère cadet de Marcus Tullius Cicero, le célèbre orateur Cicéron. Il a écrit une lettre à l’usage de son frère qui se présentait au suffrage pour le consulat de Rome. Partant de sa propre expérience, Quintus Cicero énuméra dans ce Manuel du candidat une liste des affaires qu’un postulant se doit de ne pas omettre ni contourner. On saisit bien les buts politiques de ces conseils calculateurs et dénués de toute morale. Ils sont toujours d’actualité et pas seulement à Rome. Certains candidats les appliquent même… tout au long de leur mandat d’élu. Au lieu de gouverner ? Probable, car dans un pays sur-électoralisé comme la France, gouverner c’est prévoir… le prochain combat électoral.

1-fhDeux moyens de succès partagent les soins d’un candidat, le zèle de ses amis et la bienveillance du peuple. L’un est le prix des bienfaits, des services, de l’ancienneté des liaisons, de l’obligeance et de l’amabilité naturelle. Acquérez, en un mot, des amis de toutes les classes. […] l’autre partie de vos soins, qui a pour objet la faveur populaire. Elle se compose de la nomenclation, de la complaisance, de l’assiduité, de l’affabilité, de la renommée et de l’espoir public. Les gens des municipes et de la campagne, il suffit que nous les connaissions par leur nom pour qu’ils croient être de nos amis (la fameuse nomenclation).

1-ns

La flatterie : chose qui, si elle est vicieuse et honteuse dans les circonstances ordinaires de la vie, est en revanche indispensable dans la campagne électorale. Il faut feindre de manière à paraître le faire naturellement.

Deux préceptes liés :
… tout ce que tu envisageras de faire, tu montres bien que tu le feras avec zèle et bonne volonté ;
… tout ce que tu ne peux pas faire, ou bien tu le refuses avec grâce, ou bien tu ne le refuses même pas du tout.

Justice ?  Et puisqu’en ceci surtout la cité est vicieuse que, la corruption s’en mêlant, elle ferme d’ordinaire les yeux sur le mérite et le prestige, en ces affaires, fais en sorte de bien te connaître toi-même, c’est-à-dire de comprendre que tu es toi-même homme à pouvoir inspirer à tes concurrents la plus vive peur de procès et menaces judiciaires

Le bouquet final : Enfin, prends bien soin que toute ta campagne soit pleine de pompe, brillante, splendide, populaire, qu’elle ait un éclat et un prestige parfaits, que même, si possible de quelque manière, se diffuse concernant tes concurrents une rumeur infamante de crime, d’immoralité ou de corruption accordée à leurs mœurs.

Rude métier !                                                                                                                                        ©RichardB

2013 Posted by | LivresLus, Oh ! moi, ce que j'en dis.... | 2 commentaires

Brassens, in english dans le texte

de Gaillande chante BrassensBrassens chez les Ricains, il fallait oser. Ont-ils apprécié tous les textes du French poet ? Leur traditionnel puritanisme a pourtant du être secoué à l’écoute de certaines chansons (ci-contre vidéo Quatre-vingt quinze pour cent).

rvx-brassens9Excellente initiative que celle de Pierre de Gaillande pour dérider l’anglo-saxon avec notre copain d’abord moustachu. Le chanteur a une très belle voix, il sait s’entourer de bons musiciens et choristes.

2013 Posted by | Spectacles | Laisser un commentaire

Des hommes, des vrais !

KESSEL Joseph

Fortune carrée – Le Lion – Les cavaliers – L’Armée des ombres –  Les coeurs purs –  La passante du Sans-Souci – Belle de jour –  La rage au ventre – 

Même si vous ne l’avez jamais lu, vous connaissez sans doute ces titres de l’oeuvre de Joseph Kessel

peinture RichardB

Le cinéma s’en est souvent accaparé les personnages, avec bonheur tant la matière en était riche. Ses écrits hors fiction et ses reportages sont la référence de la littérature de reportage et du journalisme d’aventures typiques de la fin du XIXe et début du XXe siècle.

C’est dans cette veine que Kessel a écrit « Tous n’étaient pas des anges » Ed. Les Belles lettres. Chaque récit nous transporte dans un monde bien réel mais aux antipodes de nos réalités quotidiennes. Aucun des hommes rencontrés par le reporter ne fut en effet ange, loin de là. Souvent pas très honnêtes, parfois hors-la-loi ou sans morale, voire criminels en puissance. Mais tous vécurent une vie hors du commun, une vie où se mêlaient « noblesse de la sauvagerie, pureté du désert et reflet de la grande aventure. » Qu’ils se nomment Monfreid le contrebandier, Savine le cruel Cosaque, Moussa, le tueur aux dents blanches, Mourad le Moscovite (l’un des personnages de Fortune carrée), John Philby, l’homme aux singes, ou Cadi Rahïb*, le Talleyrand du Yémen (comparaison personnelle), tous traversèrent et se mêlèrent aux grands changements de l’Histoire, parfois même les provoquant, toujours les subissant. Beaucoup, comme Kessel, étaient des hommes « tumultueux, aimant le jeu, les femmes, l’alcool, l’aventure« , mais aussi des êtres aux valeurs de respect et d’amitié exacerbées par le danger, la solitude et la mort. Tous erraient au croisement de ces deux siècles dans une modernité naissante et des civilisations se confrontant, s’affrontant, dans une pré-mondialisation. Une période floue ou seuls les plus hardis, ou les moins scrupuleux, pouvaient éviter les pièges de l’aventure. »

kessel anges

 *Cadi Rahib, extraits de Tous n’étaient pas des anges : « Ancien dignitaire turc, conseiller pour l’extérieur de l’Imam yéménite. Il avait vu le jour à Constantinople. Il avait servi Abdul Hamid, le Sultan Rouge. Attaché d’ambassade à Saint-Pétersbourg et à Paris, il avait, à la fin du XIXe siècle, dansé avec l’Impératrice de toutes les Russies et avec Madame Steinheil, maîtresse du président Faure. Quand éclata la guerre qui devait démembrer l’immense empire Ottoman, il était gouverneur de Hodeïdah. Quand les Yéménites se révoltèrent, il avait flairé le vent et pris leur parti. Comme dans tout le pays, il était le seul homme à connaître l’Europe, cette trahison lui valut les fonctions de ministre des Affaires étrangères. Il portait avec lui un demi siècle d’intrigues subtiles, de révolutions de palais, de cruauté aimable et de courtoisie sans pareille. »

2013 Posted by | LivresLus | Un commentaire

Films tweettés

Petits essais de contraction de texte à la Twitter. Pas facile de caser le grand écran dans un tout petit n’autorisant que 140 signes (espaces et ponctuation compris) ! Essayez et n’hésitez-pas à placer vos ciné-tweetts dans les commentaires, je les incorporerai dans l’article.

rocky Rocky 

Adrian, Apollo y casse ma tête ! Adrian, Tiger y tape mon oeil ! Adrian, Drago méchant rouge ! Ben  relève-toi, Balboa. Allez, 1 2 3 4 5

apocalypse-nowApocalypse now 

Hélicos sur crane rasé, canonnière en approche, frayant la jungle à coups de machette rédemptrice.

 cm1506070953 Kaguemuscha

Plaines du Japon, empire chancelant, lances brisées, étendards claquants, guerrier en ombre, âme sans reflet, montagne immobile

star-wars

 Star wars

Tresses royales, peluche géante, aspirateur parlant, truc volant, masque essoufflé, gant noir, néons agressifs dans… Lucarne

affiche_Lawrence_d_Arabie  Lawrence d’Arabie 

Grain de sable anglais dans thé turc, rêve de dune, piliers de révolte, conquête d’âmes et déserts. Trahison. Moto cassée ! Genèse d’OPEP ?

2013 Posted by | CinéCinoche | Un commentaire

Hommages

Claude Nougaro, disparu le 4 mars 2004                                                     Hergé, disparu le 7 mars 1983

2013 Posted by | Mes poèmes, Spectacles | 4 commentaires

L’amortissement Landau

villaniNon, rassurez-vous, pas de faute d’orthographe dans le titre de ce billet, ni d’étude à venir sur la suspension de la poussette d’Hector. C’est en fait la raison première du livre de Cedric Villani, Théorème vivant ed. Grasset.
« C’est le récit de la genèse d’une avancée mathématique faite par un jeune chercheur français de talent » et le succès qui lui vaudra la fameuse Médaille Fields que même les ignares en math comme moi connaissent. C’est néanmoins avec quelques retenues que j’ai attaqué la lecture de ce livre – offert par une personne beaucoup plus férue que moi en matières scientifiques, donc suspecte de faire partie du clan des bossus des mathématiques.
Pensez-donc, plusieurs dizaines de pages de hiéroglyphes n’auraient pas de peine à décourager n’importe quel lecteur n’ayant pas fait l’Ecole supérieure de mathématique !
Et bien non, heureuse surprise ! Quand on a compris qu’il faut survoler tout ce qui représente de près ou de loin un tableau noir crayonné et ne surtout pas tenter de refaire les calculs de l’auteur, on se prend à la lecture comme à celle d’un roman d’aventure – voire même un polar avec l’objet du crime en quête. Tout se construit lentement, avec des échecs, des doutes mais aussi des périodes d’euphorie et de bonheur. Cerise sur la formule, Cedric Villani nous gratifie même de quelques passages tout à fait littéraires, comme un beau poème de Huard, ou bien de ses références musicales éclectiques ( fan de Catherine Ribeiro et de Mozart).
J’y ai même appris l’existence du Cömböc, objet aussi sympathique qu’irritant, véritable représentation du travail mathématique et joujou des mathématiciens et j’ai compris l’un des problèmes cités (enfin, son application), celui de Syracuse.
PS : en ces temps où la France est tant décriée, par les Français eux-mêmes, allons donc consulter la liste des médaillés Fields, le Nobel des mathématiciens : 11 Français sur les 52 décernées… no comment.

Et seul un doigt sur la bouche / Un ange beau comme un éclair
Jette quand le soleil se couche / Des pétales sur la mer.
Le poème de Jean Huard cité dans ce livre, chanté ici par Colette Renard.

2013 Posted by | LivresLus | Un commentaire

Hector, le plus humain des Héros

J’ai appris à être brave en tout temps et à combattre aux premiers rangs des Troyens, pour gagner une immense gloire à mon père et à moi-même. Iliade, VI, 444-446

« Fils du roi Priam et d’Hécube, Hector, – celui qui résiste, est le grand héros des Troyens, leur chef de guerre. Un oracle avait prédit que Troie ne tomberait pas tant qu’il resterait en vie. Cher à Zeus et protégé d’Apollon, il décime les rangs grecs en se gardant d’affronter Achille.1-iliadn1

Aussi fort que le Grand Ajax, Hector aurait tué Nestor et Diomède sans l’intervention des dieux ! Patrocle meurt lorsqu’il le provoque en duel. C’est pour le venger qu’Achille reprendra le combat. Vénéré par les Troyens, Hector apparaît comme le héros le plus noble, un exemple de courage et de générosité.

NDLR : je ne sais pourquoi ce grand héros hante mon esprit depuis quatre mois.

BnF : Les grands héros homériques ici, en texte, cartes et photos

Son et images ici

Et si Homère s’était trompé : « Ce célèbre guerrier, auquel Homère a assuré une gloire immortelle, a été réduit à des proportions humaines par Dion Chrysostome, qui s’accorde à peu prés avec Homère jusqu’à la proposition de la paix, également désirée par les Grecs et les Troyens. Ici le rhéteur s’écarte de la donnée épique primitive; il prétend qu’Hector s’efforça d’empêcher la conclusion d’une trêve ; que la paix n’en fut pas moins conclue entre les deux peuples rivaux, sous le serment de ne jamais porter la guerre, les uns en Grèce, les autres en Asie. Après le départ de l’armée grecque, continue Dion, Hector fit épouser la veuve de Paris, Hélène, à son frère Deiphobe. Le vieux Priam mourut bientôt. Hector lui succéda, et après avoir soumis à sa domination une grande partie de l’Asie, laissa le trône à son fils Astyanax ou Scamandrios. » Mythologica

2013 Posted by | Oh ! moi, ce que j'en dis.... | Laisser un commentaire

Borges

Jorge-Luis-Borges
Ah ! les masses !
Le grand écrivain argentin fait-il une analyse destinée aux électeurs italiens de ce we ? La démocratie peut-elle laisser les masses se permettre toutes les dérives qui conduisent à la mort de la… démocratie ?

document INA

2013 Posted by | Oh ! moi, ce que j'en dis.... | Laisser un commentaire

Politico-mediatico-frico

Natacha fait la leçon à la Reine : vidéo ou, quand les médias sont confondus

2013 Posted by | Oh ! moi, ce que j'en dis.... | 3 commentaires

Moteur de recherche français

Allez Qwant ! tous ensemble, tous ensemble, luttons contre l’insidieuse invasion américano-googlelienne.
Le moteur de recherche français Qwant réussit son lancement.
logo qwantBut what a shame that le nom de cette sympathique production française soit un bel anglicisme et que son logo soit si… googlelien. M’enfin, si on veut conquérir le monde faut pas hésiter, alors wait and see et longue life à Qwant.

2013 Posted by | Oh ! moi, ce que j'en dis.... | Un commentaire

Le secret de Joe Gould

 de Joseph Mitchell
Editions autrement

Très original le thème du livre de Joseph Mitchell, narrer les péripéties d’un « clochard » de Greenwich Village, devenu une quasi légende le secret de Joe Gouldgrâce à la disproportion de son oeuvre écrite, son « Histoire orale », qui contient plus de mots que la Bible, comme il aimait le préciser. Un excentrique à la langue bien pendue, une gouaille marginale hantant le monde étrange et décalé du Village de New York à son époque bohème.

Avec ses milliers de conversations glanées dans les bars, rues et lieux divers de New York, Joe Gould se vantait d’avoir écrit la vraie Histoire de l’Humanité, celle des gens qu’il écouta tout au long de sa vie d’errance, loin des parlements et des champs de bataille, recueillant les gémissements de la ville, les cris de ses douleurs, les pleurs de ses joies. « L’Histoire orale à été ma corde et ma potence, mon gîte et mon couvert, ma plaie et le sel qui est dessus, mon whisky et mon aspirine« .

Si le sujet de Mitchell est original, le succès de ce livre (sa dernière oeuvre) récompense également le style de l’écrivain, célèbre portraitiste du New Yorker dans les années 30. Loin d’envier la vie de Joe Gould, je me suis pourtant régalé à le suivre dans ses divagations et attendre avec impatience la sortie de chacun de ses cahiers d’écriture. Quant à son secret, et bien à part que son père est mort deux fois, je ne vous en dirai pas plus, à vous de le découvrir.
Un excellent livre qu’Hector a dévoré avec plaisir.20130726_152148

©RichardB

2013 Posted by | LivresLus | Laisser un commentaire

le « présent constant »

     Lucien Jerphagnon, dans son Histoire de la pensée développe le moment où « les groupes humains se donnèrent une ébauche d’explication« . Les hommes de ces temps lointains « …sans retour sur soi » vivaient au jour le jour, « … sans autre chronomètre que la perpétuelle succession des jours et des nuits, des hivers et des étés. »

Mais après quelques milliers d’années le présent constant de ces hommes très préhistoriques s’achève, laissant place à notre temporalité, ses jours perdus que l’on pleure et ses lendemains qui chantent, ou le contraire. Changement évident, peut-on vraiment vivre dans un présent qui certes varie mais dont on n’a pas la conscience de la variation ? Une espèce de « carpe diem » extrémiste ? non, puisque la volonté du « carpe diem » découle en fait de la forte conscience des ravages d’un temps non maîtrisé. Alors, un jour – et un peu de siècles – ces hommes d’avant prirent conscience  de ce temps qui leur filait entre les doigts et qui était si difficile à retenir. Ils venaient d’inventer l’Histoire et… la recherche du temps perdu ! Mais, à cette occasion, et peut-être à leurs dépens, leur création s’accompagna de quelques éléments inséparables, entre autres l’espoir et les regrets. Alors, pour se consoler de l’angoisse ainsi générée, celle du grain de sable face à l’immensité de la plage, de la seconde perdue dans l’éternité, ils inventèrent l’oralité, les mythes, l’écrit et les dieux – que certains firent Un ; puis la philosophie – que beaucoup firent multiple. « Tout baignait dans un éternel présent qui était une éternelle présence. »  ©RichardB

2013 Posted by | LivresLus | Laisser un commentaire

nos chères collectivités

Juste pour rire, mais vraiment RIRE à en pleurer !

Extraits du Zoé Shepard 

Juste pour pleurer, mais PLEURER à en… non, on ne peut en rire !

                                  Extraits du Dosière

2012 Posted by | LivresLus, Oh ! moi, ce que j'en dis.... | Laisser un commentaire

du poids de la morale au poids du cartable

Le débat est lancé (re), faut-il inclure des leçons de morale laïque 2011 ou des leçons de morale laïque 2012 dans les programmes de l’Éducation nationale ?

Outre l’aspect politiquement correct – ou pas – d’un marronnier médiatique souvent destiné par les pouvoirs en place à détourner l’attention populaire quand l’actualité « chauffe » trop, ce sujet donc mériterait un vrai et sincère traitement. Et qu’on ne dise pas qu’il s’agit encore là d’une opposition entre les deux perpétuelles factions françaises qui pourrissent la vie de notre pays, la Gauche et la Droite ! Non, les grandes notions de base du bien et du mal sont universelles, laïques ou pas ; seules leurs interprétations dévoyées sont cause d’interrogations partisanes.

En fait, ne faudrait-il pas simplement faire assimiler aux enfants, au plus tôt, quelques grands principes et textes (en débutant par l’article 1 de la Constitution), afin qu’ils en saisissent bien les valeurs premières ? Oui, on entend ici les réactions des bien-pensants de certains arrondissements parisiens, rapides à cibler comme réactionnaire toute tentative d’insister sur les valeurs et symboles de la République. Pourtant, ne faisant pas partie du club des c’était-mieux-avant ni de celui des tendancieux extrémistes se réclamant – uniquement – de chères têtes blondes, je pense qu’une simple présentation basique d’instruction civique, de savoir-vivre en société et de bon sens républicain faîte à l’école devrait suffire pour les premières leçons de sensibilisation. Surtout si elle est accompagnée par un comportement moral sans faille des professionnels de l’Éducation nationale et des parents dans leur éducation familiale. Mais là, c’est un autre sujet qui mérite un article particulier, celui de leçons de morale laïque à destination des citoyens… adultes.

Autre piste pour les petits-futurs-adultes, leur faire lire ce petit livre scolaire daté de… 1871, Le tour de France par deux enfants. Plus de huit millions d’exemplaires en un siècle (la version 1906 serait la plus adaptée à notre époque 😉 ). Il était le manuel de lecture du primaire des jeunes Français de l’école républicaine instaurée par Jules Ferry et offrait aux élèves, entre autres apports, beaucoup d’éléments de morale ; tiens, déjà ! Bien évidemment, ses diverses éditions furent laïcisées, ajustées, augmentées, amincies tout au long des décennies et des différentes sensibilités gouvernementales, mais la trame générale résiste bien au temps et aux humeurs des Français puisque longtemps après son abandon officiel, ce livre fut régulièrement réédité (dernière parution en 2012).

version en pdf ici : « Le tour de France par deux enfants »   Augustine Fouillée

liens :   Circulaire Éducation Nationale     Le Monde      AgoraVox (gauche et bien-pensance)

2012 Posted by | Oh ! moi, ce que j'en dis.... | 3 commentaires

Les trous noirs, explication en livret

Mais où va donc la matière qui pénètre les trous noirs ? La réponse viendra un jour.

Plus près de nous, d’autres trous noirs engloutissent de la matière, la vôtre. Voici un excellent article sur les livrets A et LDD et sur la question de la bonne utilisation de leurs fonds.
La réponse viendra un jour.

La Tribune1     La Tribune2

Où l’on voit que les banques devraient reverser 65% à la Caisse des dépôts mais que l’obligation formelle ne sera valable qu’en… 2022. Donc en fait elles ne reversent que 20% (SG et CA), sauf La Poste, bonne élève qui reverse tout.
Où l’on voit que les banques devraient utiliser les fonds qui leur restent (35% donc mais 80% en fait pour les deux citées ci-dessus) pour les crédits aux entreprises à raison de 75% (condition sine qua non). Ce qui est loin d’être fait.
Où l’on voit qu’une partie des livrets sert à financer la dette de la zone Euro.
Où l’on voit que livrets A et LDD sont mêlés par la CDC (alors que le LDD devait être destiné aux PME en priorité).
Où l’on attend avec impatience 2022 pour que le doublement du plafond des livrets (donc la part restant aux banques) puisse – enfin – bénéficier aux entreprises. Ne souriez pas, c’est la loi, les banques s’y plieront. Sauf si d’ici là un ancien employé de G.S. ne change les règles du jeu…

2012 Posted by | Oh ! moi, ce que j'en dis.... | 3 commentaires

New York

Photos ©RichardB

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Le livre visible sur PhotoBox

(livre non à la vente)

2011 Posted by | Voyages | Un commentaire

Prendre de la hauteur

Fin de notre parcours à NYC, comment mieux représenter cette ville que par un diaporama de ses gratte-ciels et immeubles si particuliers. La remplaçante des Twin towers est en chantier.

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photos : ©RichardB

2011 Posted by | Voyages | 2 commentaires

Friends running with me

Monica, Rachel, Phoebe et moi avions rendez-vous (en français dans le texte) pour une promenade sportive à Central Park.  Un petit brin de causette en courant autour du Jacqueline Kennedy Onassis Reservoir. Après les neuf kilomètres de tour, nous sommes convenus de nous retrouver dans le prochain épisode de Friends, voire même de tourner un remake de Marathon man mis en scène par Woody, qui lui ne courrait pas avec nous, trop fatigué. Quoi ! vous trouvez que je fabule et que comme Woody je suis resté sur un banc du parc central de NYC ? Ah ! les neuf kilomètres ! ben oui, trop pour moi, mais qui aurait pris les photos alors ? Pas Greg qui tentait de comprendre les règles du base-ball.

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2011 Posted by | Voyages | Un commentaire

Brooklyn, j’y suis, j’y reste

Non, je blague, je vais rentrer (message perso pour Firestone) ! Mais quand même, si j’avais des sous, et un pote dans l’immobilier (à New-York), je crois que j’opterais pour Brooklyn. A deux pas de Manhattan,  la cité du ciel, Brooklyn est une petite ville basse, posée, calme – enfin relativisons, calme à l’américaine,  rien de comparable à nos charmantes petites villes de province, très très calmes, elles ! En face le gigantisme, à Brocklyn l’humain, un peu, beaucoup, friqué mais humain et sympathique aussi. Avec sous le fameux pont, le Dumbo, vieilles friches d’entrepôt et de docks remodelées à la sauce art et culture – et un peu commercial aussi, faut pas pousser le ricain dans les orties quand même ! Paisible bourgeoisie et éclates d’artistes se mêlent en bonne harmonie. Même qu’ils font des fêtes de voisins, comme nous, mais ici cela se nomme block party et ça empeste de viande barbecuetée tout le voisinage ; mais on s’en fout puisque tout le monde est dans la rue !

Bonjour-nuit à tous et à dans quelques kilomètres ! Je crois que je vais laisser mes chaussures de marche à un pauvre ici, ben oui, ça existe les pauvres aux USA !

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2011 Posted by | Voyages | 4 commentaires

Manhattan by sea

No comment ! it was splendid. No ? Bon, j’avoue, j’ai embarqué sur un promène-couillons ! oui mais an american promen dumb (néo-américano-barbarisme que je viens d’inventer).

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2011 Posted by | Voyages | Un commentaire

Central Park… en passant

Dimanche ce sera Central Park – après les puces du Garage et avant le Guggenheim – mais aujourd’hui en rejoignant le musée des sciences nous avons traversé le mythique Central Park (en largeur). Alors, just for fun, deux photos pour vous. Un peu de romantisme dans un monde… brut.

2011 Posted by | Voyages | Un commentaire

The Met, et de deux

Après le Moma, un autre temple de l’art le MET de New-York. Autant l’avouer, malgré nos quatre heures passées dans le Met, nous n’avons pas vu l’entier contenu du musée, aussi vaste que le Louvre. Un peu désorientés au début de notre visite car les salles se suivaient mais ne se ressemblaient pas, mais alors pas du tout. Le concept de mélange de genres, d’époques et de lieux peut heurter le visiteur de musée français mais on s’y fait, en passant des statues grecques aux masques africains puis aux armures du moyen-âge avant de revenir aux… peintres européen (un sacré couloir de valeur, voir photos) ; le tout sans transition marquée. Et on peut prendre des photos pratiquement dans toutes les salles, merci US.

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2011 Posted by | Voyages | 2 commentaires

Un grand MoMA de culture

Quelles heures inoubliables que celles passées dans le Musée d’art moderne de NYC ! Un lieu enchanteur d’art et de design qui vous incite à la réflexion mais surtout qui vous pousse vers la création. Celle de l’esprit d’abord, qui navigue entre les œuvres exposées mises en scène de façon remarquable par les architectes concepteurs du MOMA, même les plus moches – si si, il y en a, et des pires ! Et puis cette volonté de création qui vous démange au plus profond de votre être devant tant d’idées originales et simples que vous auriez pu avoir, que vous aviez même… en rêve peut-être. 

Oui, tout ça, j’aurai pu le faire, comme l’inventeur du concept et son gros cœur rouge : un dessin d’enfant jeté sur un bout de papier blanc qui lui a rapporté gros – et qui continue de fabriquer du dollar.

Ensuite, dès la sortie du musée, nous avons poursuivi notre découverte des cultures en Amérique, en passant à celle plus récente du burger royal.

 

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2011 Posted by | Voyages | 2 commentaires

vendez ! achetez ! Wall-Streetez-moi

Aujourd’hui promenade au centre du Monde, dans la grotte du dollar, dans la gueule de l’enfer de la finance : Wall Street, au New-York Stock Exchange. Là où mes pauvres économies jouent chaque jour leur survie dans les couloirs des bourses mondiales contre les traders les plus hargneux. Et ce petit microcosme de la bourse new-yorkaise, je l’ai croisé aujourd’hui, déambulant d’un pas vif dans les rues étroites de Manhattan, un sac en papier dans la main contenant la maigre pitance fast-foodienne que leur accorde une brève halte quotidienne. Comment lutter contre ces speedy-boursicoteurs, alors que moi je déjeune en une heure au minimum, plus la pause café !
Ma vengeance a néanmoins éclaté quand j’ai vu les têtes de zombie de ces pauvres travailleurs du chiffre, tous uniformisés dans des pantalons à plis d’une autre époque, des chemises bleues délavées plaquées par la chaleur humide des streets de juin et par le tee-shirt caractéristique que chaque américain se sent obligé de porter sous cette chemise. Moi, en short et shirt, j’ai eu de la peine pour eux. Ils vont se venger dès la porte climatisée refermée, j’en suis certain !
Ensuite séquence émotion, Ground Zero. Et la future tour qui sort splendidement des deux trous béants du terrorisme aveugle. Facile d’imaginer ce qui a pu se passer dans ce dédale de rues, entre les gratte-ciel étouffant dans la poussière des tours effondrées. Mais les images vues à la télévision prennent toute leur dimension dramatique quand on a erré quelques temps dans Manhattan.
Ensuite, plus réjouissant, Broadway et ses magasins, Soho et ses magasins, Little Italy et… ses magasins. Moi qui déteste les magasins. M’enfin, c’était juste pour voir les New-yorkaises faire leurs emplettes. Si si !

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2011 Posted by | Voyages | Un commentaire

A fireman in my appart !

A fireman in my appart !
On sort ce soir ? Non, trop fatigués de nos longues marches, nous avions décidé de passer la soirée dans l’appartement pour préserver nos forces. Une sage décision de routards. Ben oui, mais le destin ne l’a pas voulu ainsi. Une sirène stridente et quelques gyrophares plus tard, nous voici au balcon pour dominer de notre cinquième étage un magnifique camion rouge qui déploie hommes et matériel, dont une échelle qui monte… vers nous. Puis, soudain, tout à coup… un coup à la porte d’entrée pour, du coup, nous inviter à… sortir pour la soirée. Les feux – présumés – d’appartement sont traités de façon magistrale par les pompiers new-yorkais, et avec les moyens. Tenez-vous bien : quatre VL légers, 3 échelles, 2 ambulances et donc une trentaine de héros de la tour infernale qui tambourinent à notre porte et piétinent notre paillasson, Steve Mac Queen en tête, certainement car ce soir on apprend que la majorité des pompiers de NYC sont Irlandais (ou Écossais ?). Mais, bon, rassurons la famille restée en France, le soi-disant feu d’appartement n’était que départ de sinistre dans la laverie du rez-de-chaussée et quelques  malheureux joints en caoutchouc cramés – en parlant de joints, je précise que East-Village est devenu un quartier à la bonne réputation, contrairement à un passé récent où les feux consumaient aussi les êtres humains.
L’aventure s’acheva donc dans la bonne humeur d’une moite nuit new-yorkaise qui nous permit même une sympathique réunion de voisins dans la rue en attendant la fin de la noyade des appartements par des pompiers qui, visiblement, devaient s’ennuyer dans leur caserne vu le zèle qu’ils mirent à leur intervention. Le gérant chinois de la laverie et notre voisine Stacy, tous deux archétypes d’histoire américaine,  s’en souviendront longtemps de ces litres d’eau déversés sur un « cendrier » mal éteint.
De nos envoyés spéciaux à New-York. R&G

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2011 Posted by | Voyages | 2 commentaires

Pictures made in usa

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Mauvaise réception wifi à l’appart, je finis  dans un Starbucks, face au Woolworth building au nord de Ground Zero… un bel espace bleu, trouée dans le ciel faite par la barbarie et la bêtise humaine.

Aujourd’hui nous allons tenter de comprendre les mécanismes de pensée profonde des traders new-yorkais, juste au moment fatidique du déjeuner, pause très connue des boursicoteurs petits porteurs qui tentent de profiter du break-burger des pros.

En vrac ci-dessous nos photos d’hier, avec peu de New-yorkais dans les rues, raison jour férié. Vu la circulation de ce jour… ils ont repris le taf.

2011 Posted by | Voyages | 3 commentaires

Memorial day

Memorial day à New-York. Mal parti ce matin, orage et forte pluie, on se voyait pataugeant dans les streets inondées ! et bien non, cet orage a tonné alors que nous n’arrivions pas à prendre les horaires new-new-yorkais, c’est à dire à 4h du mat, grands yeux de Français ouverts sur le nouveau monde, qui, lui, dormait paisiblement en ce jour férié.

Mais tout est revenu dans le bon ordre pour le touriste déambuleur. Chaud, avec courants d’air entre gratte-ciel. Parfaite organisation, thanks oncle Sam. Direction sud-est de Central Park pour redescendre Broadway par le Rockefller center et arriver au MOM. Quelques bonnes intentions pavées, suivez les photos. A ce soir, mon soir.

2011 Posted by | Voyages | Laisser un commentaire

Premier bonjour de NYC

Hello ! how are you in France ?

Il est exactement 6h00 pm à New York City et pour nous deux plus exactement minuit dans tout le corps, après huit heures d’avion, précédée d’une nuit blanche à rêver en américain. Autant vous dire que le pas traîne pour arriver dans ce bar italo-américain d’où j’écris ce premier papier. Et il nous faut tenir jusqu’à 10h pm pour rattraper le décalage. Ne voulant céder au temps aucune minute de notre périple, on résiste, on marche, on… mange, ricain for the fun, et on boit frais, coca pour moi et fresh beer – un peu lavasse – pour Greg. Boire très frais, car j’ai bien cru m’être trompé de destination à la sortie de l’aéroport : du 35° hong-kongais bien frappé, un peu moins humide quand même.

C’est au rythme d’un trio de jazz de rue, devant ma Lincoln jaune de location, je charge mes photos pour vous. 00h50 françaises, encore quelques minutes américaines pour vous narrer nos premiers pas mesurés sur le sol de la démesure. Un dimanche, calme on s’était dit, que nenni ! la fête à Little Italy ; une colorée fête à noeuds-noeuds, comme chez nous, mais américaine, avec plein de stands de grosse bouffe bien grasse. Mais quelle ambiance au milieu de ces petits immeubles aux escaliers de secours qui attirent sans cesse le regard européen !

Les mots traînent à venir sur mon clavier, je vous souhaite bonne… nuit, journée, à vous de choisir et, en vrac Greg et moi vous adressons un amical good bye avant d’attaquer notre… nuit américaine !

2011 Posted by | Voyages | 2 commentaires

La ronde du temps et des idées

La lecture d’un livre entraîne parfois des réflexions parallèles à son sujet principal. Gustave Le Bon a écrit l’un des ouvrages références en matière de sociologie et de psychologie : « Psychologie de la foule« . Outre son grand intérêt sur l’étude du caractère des hommes en foule, on peut y trouver en filigrane quelques analyses diverses sur la société, analyses qui ont fait dériver mes pensées sur le voyage des idées au travers du temps, sur l’actualité des écrits, sur la continuité de la pensée, les leçons apprises, et oubliées…

Quelques extraits significatifs :

« L’époque actuelle constitue un des moments critiques où la pensée humaine est en voie de transformation. Deux facteurs fondamentaux sont à la base de cette transformation. Le premier est la destruction des croyances religieuses, politiques et sociales d’où dérivent tous les éléments de notre civilisation. Le second, la création de conditions d’existence et de pensée entièrement nouvelles, engendrées par les découvertes modernes des sciences et de l’industrie. »  Ah ! bien vu, monsieur Le Bon ! évaporées nos chères utopies, désertées nos églises endimanchées, introuvables nos grands hommes politiques, honorés ou honnis. Voici l’ère de l’audiovisuel et de ses téléréalités, de l’informatique et de sa virtualité, de l’immédiateté politique et de ses shows hypnotiques, des foules dans l’Internité, pour l’éternité ?

Plus loin, un autre extrait du même livre, sur un sujet différent, la justice et les témoignages des enfants :  » Les affirmations des enfants ne devraient jamais être invoquées. Les magistrats répètent comme un lieu commun qu’à cet âge on ne ment pas. Une culture psychologique un peu moins sommaire leur apprendrait qu’à cet âge, au contraire, on ment presque toujours. Le mensonge est sans doute innocent, il n’en constitue pas moins un mensonge. Mieux vaut jouer à pile ou face la condamnation d’un accusé que de la décider comme on l’a fait tant de fois d’après le témoignage d’un enfant. » Ça vous rappelle certainement un terrible fait d’actualité récent, dont nombre d’experts de la chose enfantine nous ont depuis rabâché protocoles, thèses et antithèses sur le sujet.

Un dernier extrait, plus politique : « Épier l’opinion est devenu aujourd’hui la préoccupation essentielle de la presse et des gouvernements. » La messe est dite : on ne fait plus, on empêche de défaire. Le temps de la politique n’est plus, celui du spectacle arrive. Je suis d’accord avec Gustave !

Bon, vous me direz que ces argumentations et analyses vous sont connues, du déjà lu dans nos hebdos, déjà visionné sur nos smartphones, souvent rabâché dans les JT. Quel média, quel parti politique, quel philosophe n’a pas abordé, analysé, compris et diffusé ces thèmes de l’évolution de nos sociétés, de l’innocence de l’enfant, de la dictature de l’opinion et de courtitude* d’idées de nos politiciens ?

Oui, vraiment, ce cher Le Bon n’invente rien, et ces analyses n’ont rien de transcendant. Ah ! au fait, Gustave Le Bon a écrit ce livre en… 1895.

*©RichardB

Psychologie des foules. Gustave Lebon – Ed. Le Monde/Flammarion « Les livres qui ont changé le monde »

2011 Posted by | LivresLus | Laisser un commentaire

Les trésors de la Mer Rouge

Romain Gary, alias Emile Ajar… ou le contraire !

Un petit bijou de livre, surtout pour ceux qui ont eu la chance de visiter ces contrées, rudes mais combien attachantes, Yemen, Erythrée, Djibouti, Territoire des Afars et des Issas.

Les sensations vous reviennent et vous submergent au fil des mots de Gary, avec ce petit pincement au cœur que connaissent tous ceux qui ont « promené » leur âme dans la corne de l’Afrique. Une ballade « journalistique » du diplomate Romain Gary dans l’espace et le temps des colonies françaises.

Bon, c’est certain, ça ne vient pas de sortir mais sa lecture (re) est un vrai plaisir littéraire et un témoignage humain et historique intéressant. dessin©RichardB

2011 Posted by | LivresLus | Laisser un commentaire

Gauche, Droite, la chienlit !

Femmes et hommes politiques de France, vous fatiguez les Français avec votre sempiternelle et stérile querelle droite/gauche. Querelle d’un autre temps sans mondialisation, sans Internet ni Chinois conquérants mais avec discours staliniens ou relents fascistes encore de mise. En fait, vous ne vous battez pas pour la République mais pour votre élection – ou réélection, surtout depuis le désastreux choix du quinquennat – vous ne préparez pas l’avenir de la nation mais celui de votre pré-carré peopolisé ou de vos retraites dorées, vous n’hésitez pas à sacrifier le bon sens général qui ne serait pas le bon sens de votre  parti, vous défendez vos pairs fautifs alors que, à gauche comme à droite, vous prônez la morale de l’exemplarité au citoyen.

Pourtant, de nos jours, quelle raison donner à cette répartition binaire ridicule, même si elle a eu son intérêt dans l’histoire ? L’économie ? allons, plus rien ne différencie gauche et droite sur cette île noyée dans la mondialisation commerciale, cigale et fourmi sont condamnées à œuvrer ensemble. Le social ? l’humanisme est dorénavant une valeur bien ancrée en Occident et c’est une bonne chose. La culture ? voyons, la France est un assez vieux pays formé de sueur, d’amour et de sang pour ne pas avoir à se renier ? L’écologie ? mais tout le monde veut sauver la planète, avec sincérité ou calcul. Et vous-mêmes, gens élus, élites autoproclamées, n’êtes-vous pas tous issus de même mère, la politique et de même père, le pouvoir ? Quelle différence entre vous, si ce n’est un classement de sortie de cours à l’ENA pour certains, un parrainage ou une affiliation de jeunesse pour d’autres, un héritage familial pour ceux nés une cuillère d’argent dans la bouche et pas assez futés pour intégrer Sciences-Po ou enfin, pour les derniers, l’aigreur de ne faire partie d’aucune des positions citées ci-avant.

Tu prends la voie de droite, bon, d’accord, je prends celle de gauche et à plus tard dans l’arène électorale pour les grands jeux du cirque démocratique. Tout se déroule dans la première enfance disent les pédo-psys, pareil en politique, la voie est tracée dès le départ. Ensuite, et même si ses convictions personnelles en prennent un coup dans l’aile, on applique à outrance et sans discontinuité le dogme de l’église accueillante – avec pugnacité et mauvaise foi au risque d’être abandonné en cours de route par les camarades plus partisans. Certains même se dévouent à la cause, ruinent leur carrière (leur espoir de carrière) et deviennent les hérauts d’une surenchère perpétuelle, abordant souvent les frontières de l’indécence et de la malhonnêteté intellectuelle. Vous les reconnaîtrez facilement, à droite comme à gauche, ils vous rappelleront ces roquets de rue, aboyeurs des choses qui passent, au seul but qui est celui du bruit fait et du dérangement accompli. Ailleurs, au milieu, coule une rivière, celle aux eaux remuées d’un centre droit qui lorgne à gauche ou d’un milieu gauche qui ne tient plus droit. Même là, le trouble est bipolaire.

Gens de la politique, vous n’œuvrez plus pour la société, vous ne faites que protéger votre société, ce microcosme élitiste parisien et ses acolytes des médias, des intellectuels marchandisés et du show-bizz. Le temps des combats idéologiques, des blocs Est/Ouest, des colonies de papas pieds-noirs est fini ; on ne gobe plus les utopies de gauche ni les couleuvres de droite comme auparavant. Ressaisissez-vous ! donnez un  statut à l’homme politique qui le protège lors de sa reconversion mais qui lui interdit tout professionnalisme de l’élection, interdisez tout cumul handicapant et trop sujet à tentations malsaines. Enfin, remettez le septennat en place avec un mandat unique pour chaque président, la fonction faisant l’Homme de l’Histoire, les promesses pourraient enfin être tenues.

chienlit : ennui, agitation, désordre, pagaille, mascarade

©RichardB

2011 Posted by | Oh ! moi, ce que j'en dis.... | 2 commentaires

Les Cassandre peuvent se tromper

Partout leurs mea-culpa inondent nos écrans et noircissent les images de nos vies, leurs mots emplissent de fatalisme les colonnes de nos journaux.  Économie, écologie, culture, science, politique, rien n’est épargné dans leur quête du malheur quotidien. Eux ? les catastrophistes patentés, Nostradamus professionnels, gourous annonceurs d’une planète future dévastée – ignorant les souffrances de la planète actuelle – pleureuses modernes muselant toute émergence d’optimisme dans le dogme de leur pensée unique, celle de la désespérance et du refus du progrès. A part les nihilistes et anarchistes des siècles derniers qui donc a remis autant en cause l’homme et son action durant ces années 2000 ?

Et les médias les adorent ces Cassandre – « La catastrophe est l’aubaine médiatique par excellence » (Michel Onfray) – pensez-donc, pas une journée sans une catastrophe annoncée pratiquement en direct-live dans les chaumières grâce à la mondialisation de l’information et Internet. Pas une heure sans que statistiques d’avenir infernal et pourcentages de risques terrifiants ne nous soient infligés. Que d’images choc offertes aux avides JT, que de phrases sur-titrées pour une presse papier en état de survie économique, que d’opportunités pour tous les experts et spécialistes de tout cran, refoulés en temps ordinaire par le bon sens et la raison ! Le « Tout va mal ! tout ira mal ! » est le véritable fond de commerce de ces chantres des lendemains noirs, et il se vend bien dans la médiacrité actuelle (voir les piles de livres à la Fnac). Et surtout ne tentez pas la contradiction, voire même de souligner quelques incohérences, vous passeriez pour un réactionnaire sans scrupules (M. Allègre le sait). L’un de leur credo majeur : la planète meurt, la faute à l’homme. En fait, je crois que la planète se meurt de rire à nous regarder ainsi nous lamenter, pauvres insectes qui pensons en rythmer son existence.

De nos jours, toute la réflexion humaine affichée, donc vendeuse, devient émotionnelle, donc pathétique. La raison a disparu dans la compression du temps moderne. Et les vrais priorités sont reportées, oubliées.

« Pensez, c’est discerner l’excessif et le partiel d’avec le juste, le complet et le sûr« , l’adage de Jean Guitton devrait être affiché dans toutes les écoles, sur tous les frontons de la République, dans toutes les églises humaines, en tête des règles d’éthique des donneurs de leçons, qu’ils soient de gauche ou de droite, verts ou rouges, qu’ils fassent tourner des moulins à vent ou des centrales nucléaires, qu’ils ne soient qu’intellectuels en retrait ou responsables en action. ©RichardB

– Michel Onfray signe dans Le Point du 24 mars un article sur ce sujet ; Catastrophe de la pensée catastrophique (dans un dossier spécial Nucléaire assez bien fait).  Extraits : « L’un des signes du nihilisme contemporain se trouve dans le pessimisme : la quasi-totalité des problèmes d’aujourd’hui sont abordés sous l’angle du pire. La logique médiatique n’est pas pour peu dans la prolifération de cette négativité : elle ne vit que de la catastrophe. […] La catastrophe est l’aubaine médiatique par excellence. « 

Et pour détendre un peu les Cassandre… et les zygomatiques :

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Petits crimes dans l’oligarchie

La Gauche tuerait l’autorité. La Droite assassinerait la morale. Les profs achèveraient l’École. Les scientifiques détruiraient l’éthique. Les écolos anéantiraient le progrès. Les banquiers flingueraient la confiance. Les médias empoisonneraient la vérité. Que va t-on faire de tous ces cadavres ?  

©RichardB

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Des hommes et des dieux

Je viens de visionner le film de Xavier Beauvois. Et bien je n’ai pas aimé Des hommes et des dieux, enfin, pas à la mesure de son succès public et d’un engouement médiatique un peu bizarrement emballé. En écartant l’horreur des faits qu’il relate et le martyr de ces pauvres frères sacrifiés à la barbarie humaine, je pense que l’exploitation médiatique de ce film le dépasse totalement pour des raisons cachées.

Des hommes et des dieux arrive en effet dans un contexte particulier alors que la question religieuse frémit en France, polluée d’incidences raciales, politiques, et électorales. Le film se retrouve – malgré lui – l’interprète de tous les dénis de la société française, de tous ces propos que le politiquement correct étouffe dans la pensée citoyenne afin qu’ils ne risquent pas de devenir langage de guerre pour les anti-occidentaux ou outil de culpabilisation pour les néo moralistes de tout cran. Un bon film, sans plus, se fait ainsi marketing de la quête de bonne conscience d’un monde occidental très accablé ces dernières années et qui n’ose pas exposer clairement les troubles qui le rongent. Il devient un ersatz de rébellion face à la souffrance des chrétiens dans le monde, souffrance non dénoncée à haute voix, il se fait étendard d’une prédominance catholique secrètement regrettée et de nos jours encore politiquement incorrecte. Il est récupéré par les non croyants comme preuve de la bonté occidentale vis à vis de ces ingrats peuples de la colonisation. Le tout oscillant entre non-dits culpabilisés et envies de dire étouffées par la menace de  la condamnation des bien pensants. Tout cela ne laisse pas préjuger d’un futur débat serein sur la laïcité si les paroles s’étouffent, se dissimulent, se perdent en circonlocution

Sur l’aspect purement cinématographique, là non plus je n’ai pas totalement adhéré, tant le décalage entre la gravité du sujet et la superficialité de la mise en scène m’a paru grande. Lambert Wilson n’est pas crédible en autocrate religieux qui donne presque l’impression d’avoir attendu-espéré cette situation extrême pour s’épanouir ; la conversion des frères souhaitant – avec lucidité – quitter le monastère au début du film se fait sans conviction ni démonstration de luttes internes ; la foi des moines ne nous est présentée que dans la répétition de chants incantatoires. Seul le médecin, dans ses actions auprès des villageois, nous fait un peu communier avec la mission humaine des moines. Le reste, filmer des potagers et une chorale qui chante juste ne relève pas du génie cinématographique et même la cène émouvante des visages illuminés de ces hommes de Dieu ne l’est en fait que par la beauté de l’œuvre de Tchaïkovski.  J’imagine le même scénario entre les mains d’autres réalisateurs plus experts en âme humaine.

Quant au fait de la question essentielle posée par ce terrible événement, rester ou partir, le débat est ouvert.  Un débat que l’Histoire et le tragique ont souvent mis en scène, celui du destin de l’homme, de ses choix et de ses croyances.

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Liberté, égalité, fraternité

Liberté, égalité, fraternité, noble devise ; mais à y regarder de plus près, l’un de ses termes me paraît posséder plus de force, de réalisme et d’humanisme que les deux autres.

Liberté
Libre ! de quoi ? de qui ? Pensez-vous une seconde être libre, vraiment libre ? Libre de votre environnement, de votre condition, de votre éducation, de vos croyances ? Que pensent de cette liberté votre patron, l’œil rivé sur la pendule, le policier soulevant votre essuie-glaces, le percepteur qui totalise vos euros si librement gagnés, le chef de parti politique ou le président d’association réclamant votre adhésion annuelle, chiffrée faute d’être morale. Et le prof de votre gamin, tyrannisé ? – notez l’importance de la virgule, à ôter suivant le cas. Et votre propriétaire souvent en avance, votre locataire toujours en retard ; et le curé culpabilisant les absences du dimanche, et les médias téléleurrant chaque 20h et les « Ricaintrusifs », Google, MS, Facebook & cie aux libres accès à toutes libertés… virtuelles ? Et l’apesanteur ? Et Dieu ? Et votre conjoint ? Que pensent donc tous ces tyrans potentiels de votre pseudo liberté ? Essayez donc de leur échapper. Libres, oui, sous condition !

Égalité
Ah ! l’égalité ! quel mot magique. Elle est pourtant le mensonge le plus couru des politiques et démagogues, leur promesse la moins tenue ? Et pour cause : égalité pour tous, justice équitable pour tous, quelle utopie ! Toute l’histoire de l’humanité, de toute existence même, repose sur la non-égalité,  sur l’affrontement entre le fort et le faible, sur la volonté du plus et du mieux. C’est même l’égalité manquante par essence à toute création qui est  le moteur et la raison de toute vie ; un monde d’égalité absolue ne survivrait pas à son uniformité et à la suffisance qui en découlerait. La notion de progrès elle-même est paradoxalement synonyme d’inégalité, de par le temps, les lieux et son mode de distribution.
Et nous, dans notre quotidien, égaux ? Allons ! quid de la naissance ? qui riche, qui pauvre, qui gaspille, qui mendie. Et la beauté, la laideur ? combien pèse pour chacun de nous ce corps compagnon de vie et de mort ? cela vous est égal ? grand, petit, gros, maigre, visage ingrat, face d’ange ?  Nobel ou « mal comprenant », instruit à Neuilly ou détruit en banlieue ? Égalité devant la maladie  ? rien de plus inégalement partagé par la nature ou les dieux, chacun a une histoire familiale pour en apporter la preuve. Quant à l’égalité démocratique ? oui, je vote… pour celui, ou celle, désigné par des plus égaux que moi. L’égalité des peuples, l’égalité des races, l’égalité des sexes, l’égalité dans la culture… un rêve. Non pas que cela me soit indifférent mais il ne faut pas être naïf, toute égalité est relative. Donc inégale.

Fraternité
En fait, la liberté est un leurre, l’égalité une utopie. Seule la fraternité est vérité, elle qui enfante les valeurs fondamentales de l’humanité, l’amour et le respect.  La fraternité n’est pas le rempart absolu contre les libertés bafouées et l’inégalité instituée mais elle en adoucit la rudesse, elle renforce espoir et espérances, elle amalgame les injustices dans le pardon et les privations dans le partage.

Je veux être libre ? cela ne dépend pas uniquement de moi. Je veux être doté des mêmes atouts que n’importe quel autre être humain ? encore une fois il me faut demander, espérer l’égalité. Mais, sans contrainte, sans attente ni paiement, je peux donner de l’amour, de l’amitié, du respect, je peux faire acte de fraternité à tout moment. Et cela m’appartient totalement. La fraternité est le signe de l’homme dans un univers enchaîné et inégalitaire. Une fraternité libre et égale pour tous.

RichardB

2011 Posted by | Oh ! moi, ce que j'en dis.... | 4 commentaires

sing, sing, sing

Textes et musique, Louis Prima,  vous savez le just a gigolo.

Sing, Sing, Sing, Sing
Everybody’s Got To Sing
Stick With Us We’ll Have A Ball.

Sing, Sing, Sing, Sing
Everybody’s Got To Sing
Stick Around We’ll Have It All.
Music Brightens Up The Day
Now, If You Like It We Will Stay.
Sing, Sing, Sing, Sing
Everybody’s Got To Sing
Stick Around, Shake It Down. Lire la suite

2011 Posted by | Oh ! moi, ce que j'en dis.... | 2 commentaires

Fouché, l’instinct de survie

Stefan Zweig, Fouché, biographie,
traduit de l’allemand par Alzir Hella et Olivier Bournac

Pourquoi après le Hoover de Marc Dugain et avant d’attaquer les mémoires de Talleyrand, s’intéresser au Fouché de Zweig ?

Malsaine attirance pour les « pourris » de la politique, les  grands manipulateurs de l’Histoire, les « traitres » patentés du pouvoir ?  Non, tout simplement pour le caractère exceptionnel de ces personnages, pour leur force tranquille face à l’adversité, pour leur courage face à la mort sans cesse risquée lors de  chacune de leurs actions. Des anti héros, oui mais… héroïques. Ces disciples de Machiavel, hors du commun mortel, ont la faculté d’être au bon endroit et quand il  le faut ; « ici et maintenant » aurait dit un autre grand manipulateur du 20e siècle. Ce sont de fins psychologues, dénués de tout scrupule et sans pitié ; des êtres d’une infinie complexité mettant souvent en œuvre une stratégie d’une grande simplicité : l’élimination par tout moyen d’une quelconque adversité. Leur incroyable sens politique, leur rapidité de décision, leurs choix sans cesse affinés, leurs alliances jamais définitives et leur volonté sans faille leur permettent de traverser les plus terrifiants moments de l’Histoire,  se jouant même des grands personnages de leur époque.

Deux de ces « diables » ont vécu dans la même période, la fin du 18e siècle et le début 19e, et ils en ont partagé toutes les heures dramatiques, tantôt ennemis, tantôt alliés, jamais amis : Talleyrand et Fouché.  Tous deux savaient voir  » les orages futurs […]  derrière l’horizon » et ne jamais affronter les tempêtes sans abri.

Écoutons Chateaubriand présenter nos deux hommes, comme à son habitude si simplement et pourtant avec tant de force :  » …  Tout à coup une porte s’ouvre: entre silencieusement le vice appuyé sur le bras du crime, M. de Talleyrand marchant soutenu par M. Fouché ; la vision infernale passe lentement devant moi, pénètre dans le cabinet du roi et disparaît. Fouché venait jurer foi et hommage à son seigneur ; le féal régicide, à genoux, mit les mains qui firent tomber la tête de Louis XVI entre les mains du frère du roi martyr ; l’évêque apostat fut caution du serment. […] (Mémoires d’outre tombe)

De ces deux personnages de l’Histoire de France, Fouché est vraiment à part. C’est un joueur. Rien ne l’intéresse que la confrontation,  l’ombre, la machination (le plus merveilleux de tous les jeux). Et rien ne résistera à la pugnacité et au machiavélisme du ministre de la police : la Royauté, les Montagnards, les Jacobins, la Convention, la République, Robespierre, Barras, l’Empire.

Napoléon lui-même craignait Fouché (ombre rampante derrière sa lumière). Il en fut le plus grand adversaire et le trophée le plus célèbre.

Ajouté au talent de Stefan Zweig, cette biographie se lit comme un polar, ou plutôt comme l’un de ces bons livres d’espionnage, où l’on ne sait plus qui joue avec qui, ou contre qui.

Sauf le maître du jeu.

2011 Posted by | LivresLus | Un commentaire